Une assiette, mille saveurs : les cantines scolaires à travers le monde

En France, la cantine scolaire incarne une véritable institution. Chaque repas est conçu pour offrir équilibre et variété, avec une entrée, un plat principal, un accompagnement, un produit laitier et un dessert. Ces repas, souvent servis à table, s’inscrivent dans une tradition culinaire où manger est un art de vivre.

Pourtant, l’innovation n’est pas absente. Les cantines françaises intègrent de plus en plus d’aliments biologiques et locaux. Certaines municipalités, comme à Paris, fixent des objectifs ambitieux : 75 % de produits bio ou labellisés à l’horizon 2025. Parfois, les défis sont aussi plus ludiques : rendre les haricots verts appétissants pour les enfants ! À cet effet, des astuces comme l’ajout d’herbes aromatiques ou une touche de jus de citron viennent rehausser leur saveur.

Au Japon, les repas scolaires, appelés kyushoku, sont bien plus qu’un moment pour manger. Ils constituent une véritable leçon de vie. Servis directement en classe, ces repas sont distribués par les élèves eux-mêmes, renforçant leur sens des responsabilités.

Les menus, équilibrés et nutritifs, incluent généralement du riz ou des nouilles, des légumes, du poisson ou du poulet, et une soupe miso. Ce qui distingue le Japon, c’est aussi l’attention portée au gaspillage : les enfants sont encouragés à finir leur assiette, et des efforts sont faits pour ajuster les portions. Dans certaines écoles, une petite chanson est chantée avant de manger, pour remercier ceux qui ont préparé la nourriture.

En Italie, le repas scolaire est une véritable ode aux traditions locales et aux produits de saison. Contrairement aux idées reçues, la pizza n’apparaît que rarement au menu des écoles italiennes. À la place, les élèves dégustent des plats comme le risotto, la polenta ou le minestrone, préparés avec des ingrédients frais et locaux.

L’accent est également mis sur l’environnement. Dans plusieurs régions, des initiatives visent à réduire le gaspillage alimentaire, notamment en introduisant des portions adaptées à l’âge des enfants. Cette démarche est souvent accompagnée d’activités éducatives pour les sensibiliser à la gestion durable des ressources.

En Suède, les repas scolaires, gratuits pour tous, se démarquent par leur simplicité et leur engagement écologique. Un jour par semaine, certaines écoles instaurent un « Grön dag » ou « Jour Vert », où seuls des repas végétariens sont servis. Cela permet non seulement de réduire l’empreinte carbone, mais aussi d’introduire les enfants aux bienfaits des protéines végétales, comme les lentilles ou les pois chiches.

Les repas incluent souvent une soupe bio en entrée, suivie de céréales complètes et de légumes, accompagnés de fruits locaux. La Suède s’efforce également de sensibiliser les élèves à la consommation de produits saisonniers et au respect de l’environnement.

Le Brésil se distingue par son approche inclusive et durable. Grâce au Programa Nacional de Alimentação Escolar (PNAE), chaque élève, même dans les régions les plus reculées, a accès à des repas sains et équilibrés. Les menus reflètent la richesse culinaire locale, avec du manioc, des haricots noirs, du riz, et des fruits tropicaux comme la papaye ou la mangue.

Dans certaines écoles, des projets éducatifs enseignent aux enfants comment cultiver et cuisiner le manioc, une ressource centrale de leur alimentation. Cette initiative rapproche les élèves de leur patrimoine agricole tout en soutenant les petits producteurs locaux.

Longtemps critiquée pour ses menus riches en aliments transformés, la restauration scolaire américaine connaît une révolution. Des États comme la Californie mettent en avant des programmes innovants comme Farm to School, où les cantines s’approvisionnent directement auprès de fermes locales. Les enfants y dégustent désormais des plats plus équilibrés, comme des salades, du poulet grillé ou des alternatives végétariennes.

Même les desserts évoluent : dans certaines écoles progressistes, des milkshakes au chocolat bio et équitable sont servis dans des gobelets compostables, combinant plaisir et durabilité.

Chaque pays met en œuvre des solutions adaptées à ses spécificités culturelles et environnementales, mais tous partagent un même objectif : offrir aux enfants des repas sains et durables, tout en leur transmettant des valeurs essentielles. En France, à la Caisse des Écoles du 11e arrondissement, nous nous inspirons de ces approches internationales pour continuer à innover et faire de l’assiette un outil d’éducation et de sensibilisation.

En regardant ce qui se fait ailleurs, il est évident que la cantine peut être bien plus qu’un simple lieu pour se restaurer : c’est une porte d’entrée vers un avenir plus responsable et savoureux. 😊